Libye: Révélations embarrassantes sur les interférences du Qatar et de l’Algérie

Les révélations faites par le colonel libyen Ahmed Al-Mesmari sur le rôle de Qatar dans le soutien des groupes terroristes en Libye lèvent un peu plus le voile sur les autres interférences extérieures, dont celle de l’Algérie, qui ont conduit à la situation de chaos politique et sécuritaire actuelle en Libye.

Le colonel Ahmed Al-Mesmari, porte-parole de l’armée libyenne, a accusé mercredi à Benghazi (Est), le Qatar de financer des réseaux terroristes en Libye. Lors d’une conférence de presse transmise en direct sur Sky News, il a même donné des noms.

« Le colonel de l’armée qatarie, Salem Ali Jarboui, a fait transiter 8 milliards de dollars via des comptes bancaires tunisiens pour financer le terrorisme en Libye », a précisé le haut gradé libyen.

Dès le début de la révolte libyenne en 2011, Qatar a noyé Benghazi d’armes de toutes sortes, a-t-il ajouté. « Les terroristes ont bénéficié d’armes très sophistiquées et c’est ainsi qu’ils ont pu accéder au pouvoir ». Pourtant, Qatar n’est pas le seul acteur étranger à s’immiscer dans le chaos libyen d’après le colonel Al-Mesmari.

L’Algérie n’a pas cessé non plus de jouer sur les contradictions internes avec l’objectif de ne pas laisser les groupes terroristes s’infiltrer en territoire algérien. Cette pique rappelle la colère des parlementaires de Tobrouk le 7 mai dernier.

Le parlement de l’Est libyen rival du gouvernement de Tripoli, avait chargé le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, pour son déplacement sans autorisation dans le Sud-ouest libyen.

Les forces du maréchal Khalifa Haftar s’étaient également insurgées contre le chef de la diplomatie algérienne, accusé d’être entré en Libye et de s’être déplacé dans les villes du Sud du pays « sans contrôle ni autorisation, comme s’il s’agissait d’une ville algérienne ».

Abdelkader Messahel a également été accusé de s’être « entretenu avec des personnalités qui nourrissent toujours de la haine envers les Libyens ».