Sahel: Barkhane accroît ses interventions contre les groupes djihadistes

L’annonce jeudi par l’état-major français qu’une soixantaine de djihadistes ont été tués ou capturés en un mois par la force Barkhane dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, confirme l’engagement offensif de l’opération française au Sahel, en coordination notamment avec les forces maliennes et nigériennes.
Les explications fournies par le colonel Patrik Steiger, lors d’un point presse du ministère français des Armées, précisent l’étendue géographique des interventions. Dans le nord-est du Mali, les militaires français de Barkhane agissent « aux côtes des forces armées maliennes, en lien avec les forces armées nigériennes ».
Les djihadistes, appartenant pour la plupart au groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS), ont également perdu dans ces opérations des armes, du matériel utilisé dans la fabrication d’engins explosifs et de moyens de transports, pick-up et motos, essentiellement.
Dans ces opérations, deux militaires de l’opération Barkhane ont été tués et un autre blessé le 21 février dans l’explosion d’une mine artisanale dans le nord-est du Mali. Ceci porte à 12 le nombre de militaires français tués depuis le lancement de l’opération Barkhane en 2014.
La montée en puissance des 4.000 soldats de Barkhane s’explique par deux facteurs: Le regain d’activisme des djihadistes et la détermination du président Emmanuel Macron à contenir les groupes extrémistes armés dans le Sahel. Car en dépit de la signature en juin 2015, d’un accord de paix au Mali, les attaques des groupes islamistes armés ont connu une nette recrudescence, particulièrement en 2017.
Les djihadistes ont accru leurs attaques tous azimuts, ciblant aussi bien les soldats de Barkhane que les militaires maliens, nigériens ou du Burkina Fasi ou encore les 12.000 Casques bleus de l’ONU.
De son côté, l’état-major français n’exclut pas d’étendre l’aire d’intervention de Barkhane jusque dans la région du lac Tchad, une zone potentielle d’intervention où Boko Haram continue de sévir. Ceci, en coordination avec les 5.000 soldats de la force conjointe du G5 Sahel, qui devrait être opérationnelle à la mi-2018.