Mali: L’attaque de samedi révèle la détermination et les moyens dont disposent les djihadistes

Des renforts en hommes et en matériels français ont été envoyés d’urgence de la base française de Niamey, au Niger, après l’attaque djihadiste de samedi contre le camp de la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma) et de la force Barkhane à Tombouctou, faisant un mort du côté des casques bleus et une quinzaine parmi les assaillants.

L’attaque djihadiste sans précédent de par sa complexité, avait pour objectif de prendre le contrôle du camp de la Minusma et de Barkhane, selon des sources françaises. Mais elle a finalement été déjouée au bout de quatre heures de durs combats contre les assaillants.

Ces derniers ont tout d’abord tiré des roquettes contre le camp avant de lancer des véhicules piégés contre plusieurs points stratégiques de la base onusienne. Au cours de cette offensive inédite, les djihadistes ont utilisé au moins un véhicule estampillé du sigle onusien « UN ».

Le ministère malien de la Sécurité affirme par ailleurs qu’un autre véhicule djihadiste portait les couleurs des Forces Armées Maliennes. Parmi les assaillants, certains étaient également déguisés en soldats de la paix.

Ce procédé, jamais utilisé auparavant, révèle une préparation minutieuse et des moyens importants mobilisés par les djihadistes dans cette attaque. Il confirme également que le conflit malien risque de s’enliser durablement en l’absence de renforts militaires et logistiques conséquents dans le nord du pays.

Les observateurs estiment pour leur part que cette attaque pourrait être une réponse directe au lancement des opérations anti-terroristes de la force du G5 Sahel, soutenue par la Minusma et Barkhane.