Burundi: Référendum pour prolonger le pouvoir du président Nkurunziza

Le président burundais Pierre Nkurunziza, est quasiment assuré de rester en fonction jusqu’en 2034, au terme du référendum organisé jeudi pour opérer une révision de la Constitution qui permettra à l’actuel président, au pouvoir depuis 13 ans, de briguer en 2020 deux mandats successifs de sept ans.
Âgé de 54 ans, le président Nkurunziza a voté lui-même très tôt le matin et s’est félicité de «l’engouement» des quelque 4,8 millions d’électeurs à participer au référendum pour la réforme constitutionnelle.
Pourtant, l’opposition dénonce les pressions de toutes sortes exercées sur les électeurs par les autorités et le parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Le chef de l’opposition, l’ancien dirigeant rebelle hutu, Agathon Rwasa, pointe des « intimidations » contre les votants.
Outre le contrôle des bureaux de vote par des membres du CNDD-FDD l’opposition, bien que divisée, dénonce en chœur des contraintes contre les votants, jusqu’à l’intérieur des bureaux de vote.
Menée par les indépendants Amizero y’Abarundi (Espoir des Burundais), l’opposition à la réforme accuse les responsables de ces bureaux d’entrer dans les isoloirs avec les électeurs et de les forcer à voter en faveur du oui.
Au niveau international, l’Union européenne et les Etats-Unis notamment avaient affiché leur opposition à cette réforme destinée, selon eux, à prolonger le pouvoir de l’actuel président. De son côté, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) a dénoncé la « campagne de terreur » qui a précédé le vote de jeudi.