Mali- présidentielle: Un second tour pour désamorcer une crise post-électorale

 

Au Mali, une sourde tension prévalait à la veille de l’annonce, prévue vendredi, des résultats officiels de la présidentielle de dimanche, alors que plusieurs parmi les 24 candidats ont d’ores et déjà affirmé qu’ils n’accepteraient pas des résultats entachés par de « nombreuses irrégularités ».
Parallèlement aux rumeurs sur la forte probabilité d’un second tour entre le président Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, de nombreux candidats sont montés au créneau, rejetant à l’avance des résultats qu’ils estiment frauduleux.
Dénonçant « l’utilisation abusive des moyens de l’Etat » par le président sortant, ainsi que l’achat des voix des électeurs, le bourrage des urnes, etc.. ils ont également réclamé la publication de tous les résultats bureau de vote par bureau de vote, afin de s’assurer de la transparence du scrutin.
Peu rassurés, ils exigent aussi la publication de la liste détaillée des localités et des bureaux de vote où le scrutin n’a pas pu avoir lieu à cause des attaques et intimidations attribuées à des groupes djihadistes, particulièrement dans le Centre du Mali.
Cette convergence de plus de la moitié des candidats à dénoncer ces « irrégularités » contraste pourtant avec leurs tiraillements durant la campagne électorale. Des déchirements qui ont conduit à la dispersion de l’opposition face au président-candidat.
En tout cas, de nombreux observateurs estiment qu’un second tour IBK- Soumaïla Cissé est de nature à désamorcer une crise post-électorale qui serait catastrophique pour le pays, déjà confronté aux violences communautaires et aux groupes terroristes armés qui sévissent également dans d’autres pays du Sahel.