ONU: Köhler invite l’Algérie et imprime un nouveau tournant à la question du Sahara

L’affaire du Sahara est peut être entrée dans un tournant décisif après l’invitation adressée par l’Envoyé de l’ONU, Horst Köhler, à l’Algérie pour prendre part au tour de table de Genève en décembre prochain, aux côtés du Maroc, du Polisario et de la Mauritanie, ce qui représente une première victoire de Rabat pour qui ce conflit n’existerait pas sans l’Algérie.

En agissant ainsi, l’ancien président allemande Horst Köhler s’aligne sur la position du Conseil de sécurité qui a lui même insisté, en avril 2018, pour que l’Algérie s’engage effectivement dans le processus de règlement politique de la question du Sahara occidental.

Cette évolution qualitative intervient après des années d’impasse du processus politique, qui avait été lancé en 2007 dans le sillage de la présentation par le Maroc du plan d’autonomie. Depuis, les grandes capitales considèrent que ce plan est réaliste et crédible et constitue une base sérieuse pour un règlement politique de ce conflit vieux de plus de quatre décennie.

Un conflit régional qui constitue aujourd’hui un vestige de la guerre froide, et dont l’Algérie et le Maroc, traditionnels rivaux, représentaient l’envers dans le Sud de la méditerranée.

Reste à savoir l’attitude qu’adoptera Alger, alors que la redoutable institution militaire considère que l’affaire du Sahara occidental est sa cause première. Les généraux algériens ont, en effet, fait du soutien au mouvement séparatiste du polisario une ligne rouge qu’aucune voix en Algérie n’ose contester. En témoigne le soutien tous azimuts de l’Algérie au polisario aux niveaux politique, militaire et financier et, surtout diplomatique.

L’appareil diplomatique algérien est, de fait, totalement dédié à la défense de la cause séparatiste au Sahara, au point qu’en Algérie personne n’ose contester que les chefs du polisario se déplacent à l’étranger avec des passeports diplomatiques algériens et aux frais du contribuable algérien.