Soudan: répression militaire et condamnation internationale

Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan après les violences militaires qui ont fait plus de 30 morts et des centaines de blessés selon le Comité central des médecins lors de manifestations lundi à Khartoum, ont indiqué des diplomates. La réunion, à huis clos, devrait se tenir ce mardi, ont-ils ajouté.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont condamné lundi la répression « brutale » menée par les dirigeants militaires soudanais contre les manifestants et ont estimé que de meilleures relations avec Washington dépendraient des progrès vers la formation d’un gouvernement civil.

Pour sa part,Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a condamné l’usage démesuré de la force par les autorités soudanaises contre les manifestants et a appelé à une enquête indépendante après une violente dispersion des manifestants  qui a fait au moins 30 morts et plusieurs blessés.

M.Guterres s’est également dit « alarmé », dans un communiqué, par les informations signalant que les forces de sécurité soudanaises avaient ouvert le feu à l’intérieur d’un hôpital.

Le chef de l’ONU a réitéré son appel à des négociations pour relancer le transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement civil.

Dans un autre communiqué, Michelle Bachelet, la Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a également déploré « l’usage excessif de la force », notamment de tirs à « balles réelles », sur les manifestants.

L’Union africaine et la France ont de leur côté condamné « les violences », sans accuser directement les militaires, appelant à la reprise du dialogue.

Soutiens du Conseil militaire, l’Egypte et les Emirats arabes unis n’ont pas condamné les violences mais ont appelé à la reprise du « dialogue ». Les manifestants accusent ces trois pays d’appuyer une « contre-révolution » menée par les généraux.

Le Conseil militaire de transition a démenti toute « dispersion par la force » du sit-in.

Ce Conseil militaire a pris le pouvoir après le renversement par l’armée du président Omar el-Béchir, à la faveur d’un soulèvement populaire inédit qui exige un pouvoir civil et le départ des généraux.