Libye : les réactions internationales à l’intervention militaire turque

Les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, d’Allemagne et d’Italie ont condamné mardi toute « ingérence extérieure » dans le conflit en Libye, à l’issue d’une réunion d’urgence à Bruxelles. Un communiqué commun est signé également par le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.

Par ailleurs, Le Royaume du Maroc a exprimé sa profonde préoccupation suite à l’escalade militaire en Libye. Le Maroc rejette toute intervention étrangère, y compris une intervention militaire dans le dossier libyen, quels que soient ses fondements, ses motifs et ses acteurs dans le cadre de l’intérêt suprême de la Libye et du peuple libyen, selon son ministre des affaires étrangères.

Pour sa part,  l’Algérie a réaffirmé son refus absolu de toute ingérence étrangère en Libye et exhorté toutes les composantes et parties libyennes à un retour au processus du dialogue national.

Selon la presse turque, la Turquie a envoyé 35 soldats en Libye en soutien au gouvernement de Tripoli, mais ces militaires ne sont pas appelés à participer aux combats, citant le président Recep Tayyip Erdogan.

La semaine dernière, les députés turcs ont approuvé une motion autorisant le gouvernement à envoyer des militaires en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA), allié d’Ankara, face aux forces de l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar.

M. Erdogan avait indiqué dimanche que le déploiement de soldats turcs en Libye avait commencé à la suite du feu vert donné par le Parlement.

Et M. Erdogan affirme que « 2.500 mercenaires du groupe Wagner », une société militaire privée russe, se battent aux côtés des forces de Haftar, ce que Moscou dément.

Cependant, une réunion de coordination se tiendra ce  mercredi au Caire pour discuter de l’évolution de la situation en Libye, en présence des chefs de la diplomatie française, italienne, grecque et chypriote, a annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères.

L’Egypte considère que la situation de la Libye voisine relève de sa « sécurité nationale » et a mis en garde contre « les conséquences d’une quelconque intervention militaire en Libye ».

La Libye est divisée en deux, les troupes du maréchal Haftar soutenues par l’Arabie saoudite, la France, la Russie, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis, et le gouvernement d’union nationale de Tripoli dirigé par le premier ministre Fayez el-Sarraj, reconnu par l’ONU, soutenu par la Turquie, le Qatar et l’Italie.