Algérie : les connexions avec le terrorisme au  Sahel se confirment 

La mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, tué le 3 juin au Mali par des forces spéciales françaises, a soulevé une série de questions sur un éventuel lien entre des groupes terroristes dans la région du Sahel et l’Algérie, épargnée par les attaques terroristes depuis 2013.

Abdelmalek Droukdel, connu aussi sous le nom de guerre Abou Moussab Abdelwadoud, chef historique du jihad au Maghreb et commandant de plusieurs groupes jihadistes sahéliens, a été tué à Talhandak, au nord-ouest de la ville malienne de Tessalit. Il était en fuite depuis 27 ans et a été condamné à mort par contumace à cinq reprises.

Les spécialistes du quotidien Le Monde se posaient la question du parcours de ce terroriste entre l’Algérie et le Mali ainsi que l’importante logistique de cet individu, malgré la présence de l’armée algérienne le long des frontières avec le Mali. Ce qui laisse supposer une connivence entre les forces sécuritaires et le terroriste.

Alger est discrètement pointé du doigt pour liens et collaboration avec le terrorisme au Sahel. 

Le quotidien note également que, contrairement à d’autres pays de la région, qui ont été gravement touchés par des attaques terroristes ces derniers temps, l’Algérie a été épargnée par de telles attaques depuis 2013.

Les soupçons se confirment encore après que le quotidien dans un rapport publié en juillet 2018, a indiqué qu’un autre terroriste dangereux, Iyad Ag Ghali, un ressortissant malien, chef du GSIM / JNIM (Groupe de soutien à l’islam) a été repéré à plusieurs reprises avec sa famille à Tin Zaouatine et dans un hôpital de Tamanrasset (sud de l’Algérie).

Pour le quotidien, la mort de Droukdel pose à nouveau la question du soutien apporté à Iyad Ag Ghali, qui a réussi à unir les principaux groupes terroristes autour du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une autre filiale d’Al-Qaïda.

Iyad Ag Ghali, né en 1958 à Boghassa, au Mali, est un chef de guerre touareg malien. Comme de nombreux Touaregs, il fuit le Mali pendant les années 1970 et gagne la Libye où il intègre les troupes du colonel Kadhafi.

Maintenant que le dirigeant algérien d’AQMI est décédé, le Touareg malien, Ag Ghali, protégé par Alger, est le seul maître de cette vaste région, affirme le quotidien français, soulignant que l’Algérie y a un intérêt direct, puisque les réseaux AQMI en Kabylie et dans les régions d’Aïn Defla et de Sidi Bel Abbés ont été affaiblis. 

Par ailleurs, la mort de Droukdel pourrait aussi avoir la conséquence inattendue de la décomposition des derniers foyers terroristes en Algérie.