Mali : crise de pouvoir

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décidé, lundi, de constituer un gouvernement de six membres autour du Premier ministre Boubou Cissé et de lui confier la mission de négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale, conformément aux recommandations faites dans la journée par un sommet de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

« Pour une mise en application des recommandations des chefs d’Etat de la CEDEAO faites lors du sommet extraordinaire de ce lundi (…), le président de la république a décidé de former une équipe ministérielle restreinte dont la mission est de négocier avec les parties prenantes, et ce en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de contribuer à l’apaisement de la situation », a déclaré à la télévision la secrétaire générale de la présidence malienne, Kamissa Camara.

« Ce gouvernement est constitué des ministères régaliens suivants : la Défense, la Justice, la Sécurité, l’Administration territoriale, les Affaires étrangères et l’Economie et les Finances », a ajouté Mme Camara en ouverture du journal du soir de la chaîne publique ORTM.

Par ailleurs, la coalition d’opposants au Mali M5-RFP (coalition d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile) a rejeté mardi le plan de sortie de crise adopté par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest, estimant qu’il ne « correspond aucunement aux attentes » des Maliens, et réitéré son exigence d’une démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, ce qui va compliquer la crise politique et sécuritaire dans cette zone du Sahel.

Le Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a « appris avec étonnement les conclusions du Sommet extraordinaire » de la Cédéao, « lequel continue de ramener la crise sociopolitique au Mali à un simple contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif » de mars-avril, indique le mouvement dans un communiqué.