Algérie : la ruée vers l’or

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L’or, ce métal précieux et valeur refuge, est de plus en plus prisé sur les marchés mondiaux. Il se traite à des niveaux de prix historiquement élevés. Dans la foulée de la crise mondiale actuelle, chaque découverte de gisement de l’or constitue une chance inouïe pour n’importe quel pays de la planète. L’enjeu de ce métal jaune est de taille, et la concurrence qu’il suscite entre les firmes internationales est très acharnée.

La dernière découverte en date fut celle de la Wilaya de Tindouf au sud-ouest algérien. Elle s’annonce très prometteuse. En effet, des opérations d’exploration effectuées par la société algérienne Sonatrach et des compagnies étrangères, suite à un appel d’offres national et international, ont décelé l’existence des gisements de l’or dans cette région. Les localités de « Blad Madani » et « Akilate Hedilal », situées au sud-est de Tindouf, recèlent des gisements d'or en plus d'indices sur l'existence d'hydrocarbures (pétrole et gaz) dans la localité de Chenachene, au sud-est du chef-lieu de cette Wilaya.
Différentes zones au sud de l’Algérie ont fait l’objet de plusieurs explorations. Elles suscitent une rude concurrence entre les firmes australiennes, canadiennes, chinoises, coréennes, sud-africaines, etc. Cette nouvelle découverte de gisement d’or ne manquera pas d’attirer de nouveaux opérateurs étrangers et d’accroître par conséquent la production aurifère algérienne.
Les principaux gisements aurifères algériens se situent principalement au Sud du pays dans la région du Hoggar. Le gisement de Tirek qui se trouve à 400 km de Tamanrasset contient des réserves géologiques d’environ 730.000 tonnes avec une teneur de 18g/t. Le gisement d’Amessmessa situé à 460 km à l’Ouest de Tamanrasset dispose de réserves en or à hauteur de 3.38 millions de tonnes avec une teneur moyenne de 18g/t. Le gisement d’Amessmessa est considéré comme le plus grand en Afrique en dehors du Congo. La compagnie australienne Gold Mines of Algeria (GMA), détentrice en partenariat avec Sonatrach de la joint-venture ENOR (l’Entreprise d’Exploitation des Mines d’Or), d’une licence d’exploration aurifère au sud du pays, a estimé que le gisement pourrait produire entre 200.000 et 300.000 onces d’or par an, et ce, dans les 3 à 5 années à venir. Selon les prévisions de cette société australienne, la production prévue du gisement est estimée à environ 8000 onces par mois; ce qui permettra d’atteindre un total de production de l’ordre de100.000 onces par an.
Le gisement de Tiririne situé à 450 km de l’Est de Tamanrasset, dispose de réserves géologiques estimées à environ 481.100 tonnes avec une teneur moyenne de 17g/t.  Le gisement d’In Abegui contient des réserves évaluées à 2.807.000 tonnes avec une teneur de 3.59g/t. Selon les estimations officielles, les réserves mises en évidence sont de l’ordre de 100 tonnes. Quant au potentiel global, il est estimé à plus de 200 tonnes.
L'Algérie a adopté en 2001 une nouvelle loi minière qui encourage l'investissement des compagnies nationales et étrangères dans ce secteur de l'activité économique. Cette loi a marqué une étape importante dans le processus de libéralisation de l'économie, ce qui a permis d’accroitre les investissements consacrés au secteur minier et d’augmenter le nombre d’opérateurs nationaux et étrangers impliqués dans la production aurifère.
Dans la perspective d’accroitre sa production d’or, l’Algérie est passée à la vitesse supérieure en accélérant la cadence des opérations d’exploration et de développement de nouveaux gisements non exploités. Elle a mis en œuvre des partenariats avec de grandes firmes internationales et des entreprises privées algériennes. Ainsi, des travaux d’exploration et de mise en valeur des périmètres aurifères d’Isselfène Sud 1, Seldar et Iderksi situés dans le Hoggar au sud de l’Algérie ont été confiés à la société chinoise Travaux Hydrauliques Shaolin. La compagnie algérienne Sonatrach est partenaire de l’australienne GMA dans l’exploitation des gisements d’or de Tirek et d’Amesmessa situés dans le Hoggar. Par ailleurs, d’autres fouilles et opérations d’exploration sont en cours dans différentes zones de ce pays.
Cette ruée vers l’or en Algérie peut être expliquée par deux principaux facteurs. Le premier n’est autre que la libéralisation du secteur minier qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie adoptée par ce pays. Elle consiste à dynamiser beaucoup plus le secteur minier, et impliquer les opérateurs algériens dans le développement de ce secteur pour attirer les compagnies internationales et les intéresser à s’engager dans la recherche minière et l’exploitation de gisements.
Depuis 2001, date de l’adoption de la nouvelle loi minière jugée très attractive en Algérie, la libéralisation a drainé beaucoup de capitaux étrangers qui ont donné un coup d’accélérateur à ce secteur. D’autant que le progrès technique et la mise en place du nouveau procédé de lixiviation en tas, qui permet le traitement massif du minerai à faible teneur, ont grandement changé les donnes et rendu les gisements exploitables et rentables.
Le deuxième facteur explicatif de cet engouement est la flambée des prix de l’or dans les marchés mondiaux qui ont atteint des niveaux inégalés, ce qui justifie largement les investissements colossaux dans ce secteur devenu illico très porteur et plus rentable.