Le Niger au centre d’une bataille d’influence quasi-mondiale

Sous le coup d’une double menace politique et sécuritaire, le Niger montre une résilience surprenante et une indépendance inhabituelle face aux « ingérences étrangères », notamment depuis l’enlèvement des 7 employés d’Areva-dont 5 français comme aime à le rappeler la presse hexagonale- par Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans la nuit du 15 au 16 Septembre dernier. En effet, malgré des ressources très limitées ainsi qu’une situation politique incertaine depuis le coup d’état de Février 2010 ayant renversé Mamadou Tandja, le Niger imprime sa marque, petit à petit, en refusant notamment que des troupes étrangères puissent opérer dans le nord du Pays, zone d’opérations de plusieurs katibas d’AQMI.

Reprenant à son compte la maxime de Confucius « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson », Salou Djibo, à la tête du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie réitère à ses interlocuteurs que le Niger a besoin de « matériel et de formation », mais refuse jusqu’à présent que des troupes étrangères opèrent sur son sol. Il faut dire que l’armée nigérienne, malgré le peu de moyens dont elle dispose, a jusqu’ici fait montre d’une certaine dextérité dans son traitement de la menace AQMI, à l’image du courage de l’armée mauritanienne, qui, malgré des pertes humaines continue de mener ses offensives à l’encontre de la franchise d’Al Quaïda opérant dans le Sahel. L’enjeu est de taille, car le Niger est l’un des plus importants producteurs d’Uranium au monde, en faisant ainsi un sujet stratégique majeur pour la France et Areva, d’où la détermination de Paris d’accompagner la montée en puissance des services de sécurité nigériens. Autre superpuissances intéressées, la Chine et les Etats-Unis multiplient en ce moment les envois d’émissaires discrets à Niamey afin de montrer leur « disponibilité » à assister Salou Djibo dans sa tentative de sécurisation d’un pays immense…