AQMI: l’hémorragie continue après la mort du numéro 2 d’Al-Qaïda

La mort d’Abou Yahia Al Libi, le numéro deux d’Al-Qaïda tué dans les zones tribales du Nord-Ouest pakistanais par un tir de drone américain, a été confirmée cette semaine par l’actuel chef d’Al-Qaïda l’égyptien Ayman al Zawahiri. Cette mort rejoint celles de plusieurs chefs terroristes qui avaient une grande influence sur la branche maghrébine de la nébuleuse terroriste.
Abou Yahia Al Libi, de son vrai nom Mohamed Hassan Qaïd, était de nationalité libyenne. Il était considéré comme le chef spirituel des islamistes radicaux, notamment ceux d’Al Qaïda au Maghreb Islamique. Le chef terroriste avait recours à ses liens familiaux pour renforcer l’organisation terroriste et n’hésitait pas à tirer avantage de son passé « glorieux » dans la région. Il avait fait partie pendant les années 1980 du GICL (Groupe Islamique Combattant Libyen) qui a combattu en Afghanistan contre les forces soviétiques. Il avait ensuite rejoint le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) avant de rejoindre l’Afghanistan. Ses liens étroits avec le GSPC, la future AQMI, ont fait de lui l’un des principaux artisans de l’affiliation du groupe salafiste à Al Qaïda en 2006. Abou Yahia Al Libi s’était rendu incontournable, voire irremplaçable pour AQMI. Il supervisait la formation des terroristes au Maghreb et a été le cerveau de nombreux attentats en Algérie, dont des attaques suicides à Alger, Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou.
En moins d’un mois, en plus de la confirmation de la mort du numéro deux d’Al Qaïda, AQMI a vu disparaître plusieurs de ces cadres. En Algérie, Mohamed Aïssa, chef du groupe Katibet El Fath El Moubine, a été abattu dans la commune d’El Milia. L’émir Tahar Bouhadma, chef de Katibet Abou Bakr Essadik, a été abattu dans la commune de Bouguerra. Madrouni malek, émir de Katibet Al Arkam a été abattu à Boumerddès tout comme l’émir Abidi Mostapha. L’émir Nabil Makhloufi, lui, est décédé dans un banal accident de voiture. Mais la plus grosse perte pour AQMI, et la plus dangereuse, est certainement l’arrestation à Ghardaïa de Necib Tayeb, le chef de la Commission juridique d’AQMI, source précieuse d’informations sur les groupes terroristes.