Aux abords de l’Azawad, l’Algérie en branle-bas de combat

Des sources sécuritaires font état d’un fort déploiement militaire algérien pour contenir, le cas échéant, des attaques en provenance du territoire de l’Azawad, avec lequel l’Algérie partage plusieurs centaines de kilomètres de frontières. Voire pour lancer des frappes préventives.

C’est bien connu, qui veut la paix prépare la guerre. Même si l’Algérie s’oppose à une intervention militaire africaine dans le nord du Mali, cela ne l’empêche pas de préparer à toutes les éventualités. L’ANP (Armée Nationale Populaire), le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) et le GIS (Groupe d’Intervention Spéciale) ont procédé ces derniers jours à une réorganisation et une mobilisation de leurs effectifs tout au long des frontières sud. Ces troupes sont en état d’alerte maximale. La ville de Tamanrasset et sa région a reçu de grandes quantités de matériel militaire. Avions et hélicoptères militaires y sont stationnés et le pays se livrerait en ce moment à un intense travail de renseignement sur les groupes armés présents sur le terrain, leur capacité réelle ainsi que les liens qui les unissent aux nombreuses tribus de la place. Ce regain dans les préparatifs militaires a pour causes la nouvelle de l’exécution d’un fonctionnaire consulaire algérien par les extrémistes du MUJAO et leurs menaces contre l’Algérie prise au sérieux par celle-ci. Ce sentiment a été renforcé par la mort de diplomates américains, dont l’ambassadeur, à Benghazi en Libye qui auraient été victimes d’une attaque terroriste, peut-être liée à Al Qaïda selon les dires hier mercredi d’un haut responsable américain de l’antiterrorisme.

L’Algérie n’a pas l’intention de confier son sort aux occidentaux (américains, français, espagnols, britanniques ou encore italiens) dont les services de renseignements sont pourtant bien implantés dans la région. Par contre, elle compte étendre la sécurisation de la région au CEMOC (Comité d’État-major Opérationnel Conjoint) qui regroupe l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie et à l’UFL (Unité de Fusion et de Liaison) qui représente les services de renseignements de ces pays.