Mali: le chef de l’Africom amplifie l’imbroglio

En visite dimanche à Alger, le général Carter Ham, le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), a déclaré que son pays privilégiait une solution diplomatique et politique à la crise malienne, ajoutant ainsi à la confusion générale de la communauté internationale sur la question.
C’est la deuxième fois que le commandant de l’Africom se rend en Algérie en l’espace de cinq mois. Un rythme qui montre à quel point la situation dans le Sahel préoccupe les Etats-Unis qui n’ont pas encore définitivement établi leur stratégie pour cette région. Pour le général Carter Ham, il est impératif de faire la distinction entre les groupes armés terroristes et ceux qui ne le sont pas. C’est justement dans ce but que les Etats-Unis seraient en train de mener des investigations pour faire la lumière sur les rôles du MUJAO, du MNLA, le mouvement indépendantiste touarègue, et d’Ansar Dine, la milice des Défenseurs de l’Islam. Vendredi dernier, le général américain en visite à Rabat, avait réitéré les réserves de Washington quant à une action militaire au Sahel. «Aucune intervention militaire n’est envisageable dans cette région ni dans le nord du Mali», a insisté le général Carter Ham estimant que « le déploiement de forces militaires ne fera que compliquer la situation en ce moment ».
A Nouakchott, le responsable militaire américain s’était entretenu la veille avec le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays est, tout comme l’Algérie, opposé à une intervention militaire au Mali. Autant de positions qui ajoutent à l’imbroglio diplomatique dans lequel s’enfonce la crise au Nord-Mali. Car elles s’inscrivent en totale divorce avec la demande formulée par le président malien Dioncounda Traoré aux Nations unies en faveur d’une action militaire. Une option qui a les faveurs aussi bien de la France que de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les Etats ouest africains se proposant d’envoyer une forme armée de 3300 hommes pour essayer de déloger les groupes liés à Al Qaïda du Nord-Mali.
Et la visite à Alger du chef d’état-major des forces armées du Qatar, le général major Hamad Ben Ali Attiya, le 11 septembre dernier, accroît l’opacité de la situation. Le petit émirat du Golfe pourrait être impliqué dans la crise malienne par un soutien aux islamistes d’Ansar Dine.