Mali: un cadre pour des pourparlers inclusifs

Le chef de la diplomatie du Burkina Faso Djibril Bassolé a annoncé l’intention du président Blaise Compaoré, qui dirige la médiation africaine pour résoudre la crise malienne, d’instaurer un cadre de dialogue pour les pourparlers inclusifs entre les autorités de Bamako et les groupes touaregs et islamistes du Nord.
L’institution de ce cadre est dans les tiroirs depuis des mois, depuis l’attribution par la CEDEAO au président burkinabé Blaise Compaoré du rôle de médiateur dans la crise malienne. Il doit déterminer l’agenda des pourparlers inclusifs, préliminaires à l’établissement d’un accord global définitif de paix, de stabilité et de développement. Ce cadre de discussions sera axé sur la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, principale exigence des chefs d’Etat de la CEDEAO. Dans le cadre de la recherche d’une issue diplomatique à la crise, les autorités de Bamako s’étaient engagées à créer une structure nationale dont la mission serait de promouvoir le dialogue avec le Nord, une promesse que le président burkinabé a bien l’intention de rappeler au président de transition malien Dioncounda Traoré.
L’annonce de la médiation burkinabé ne s’accompagne pourtant pas de signes avant-coureurs d’une éventuelle réussite. Lors d’une conférence de presse dimanche, le ministre burkinabé des Affaires étrangères a annoncé des discussions avec toutes les factions armées du Nord du pays. Pourtant, la conférence de presse a été précédée de travaux avec uniquement des représentants du groupe indépendantiste touareg MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), conduits par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du Conseil de transition de l’Azawad, le gouvernement provisoire du MNLA. Or la disposition de ce groupe à discuter peut être aisément attribuée à son éviction du Nord par les groupes islamistes, ce qui l’a poussé à revoir ses exigences à la baisse, renonçant à une sécession à la faveur d’une autodétermination. Parallèlement à ces laborieuses négociations, les préparatifs pour une intervention militaire régionale vont bon train.