Mali : bras de fer entre François Hollande et les islamistes

Le nouveau chef d’AQMI pour le Sahel et le Sahara, Yahya Abou Hamame a menacé ce week-end d’exécuter les otages français en cas d’intervention militaire étrangère dans le Nord du Mali. Le message est clairement adressé au président français François Hollande, au moment où l’intervention militaire des pays de la CEDEAO devient imminente.
Une intervention à laquelle les groupes islamistes qui occupent le Nord Mali se préparent activement. Ce week-end également, ils ont reçu le soutien de centaines de djihadistes armés, arrivés en renfort dans le nord du Mali,  essentiellement des soudanais et des sahraouis venus des camps du Polisario en Algérie. Yahya Abou Hamame accuse le président français de vouloir mener la guerre au Mali à travers les pays Ouest Africains, une nouvelle stratégie que les pays occidentaux auraient adoptée après « l’échec de leurs interventions en Afghanistan et ailleurs ». Le chef d’AQMI s’est exprimé une semaine après un autre chef islamiste présent dans le Nord du Mali, qui avait également menacé de mort les six otages français parmi les neuf européens détenus par AQMI dans la région en cas d’intervention militaire. L’Elysée pour le moment campe sur ses positions, prolongeant la partie de poker avec les islamistes. Le chef d’AQMI a également mis en garde les deux autres pays voisins qui sont opposés à l’intervention militaire, l’Algérie et la Mauritanie, particulièrement cette dernière, car il doute de leur intention de rester à l’écart du conflit.
L’agitation des chefs djihadistes s’explique par la tournure que prennent les évènements sur le terrain. Après l’obtention de l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies, les pays de la CEDEAO ont relancé leur coopération, sous tous les aspects, y compris militaire, avec le Mali. Cette relance a été annoncée vendredi dernier suite à la réunion à Bamako des représentants des Nations unies, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de la CEDEAO et d’autres pays voisins, notamment l’Algérie et la Mauritanie. La force armée régionale de 3 000 hommes est en cours de préparation avec le plus grand secret sur sa composition et son financement.