Maroc: les dossiers sécuritaires dans l’agenda de Juan Carlos

juan-carlos-m6Le roi Juan Carlos s’est rendu lundi au Maroc pour une visite aux objectifs éminemment économiques, mais qui ne devraient pas occulter les dossiers politiques et sécuritaires sensibles qu’il évoquera avec le roi Mohammed VI.
Côté économique, le fait que le souverain espagnol soit accompagné de cinq poids lourds du gouvernement espagnol, en plus d’une vingtaine de chefs d’entreprises, est révélateur de la dimension commerciale et économique du déplacement. En 2012, l’Espagne est devenue le premier partenaire commercial du Maroc, devançant pour la première fois la France. L’économie marocaine, qui subit elle aussi les contrecoups de la crise en Europe, continue malgré tout de progresser à un rythme de 4 à 5% par an. Une situation que Madrid cherche à mettre à profit pour apporter une bouffée d’oxygène à ses entreprises, plombées par la difficile crise qui frappe la péninsule ibérique. L’espoir est nourri par la présence de près d’un millier de sociétés espagnoles qui travaillent déjà dans divers secteur au Maroc. Parallèlement, les préoccupations d’ordre sécuritaire restent une priorité pour Madrid. Surtout au vu de la situation qui prévaut au Sahel et ses répercussions sur la sécurité dans l’espace euro-méditerranéen. La zone sahélo-saharienne continue d’être le foyer ou le point de passage du trafic de drogue, du crime organisé, du terrorisme et des réseaux de l’immigration clandestine. Des menaces qui continuent d’inquiéter les services de renseignements espagnols, ce qui pousse Madrid à rechercher la collaboration des autorités marocaines.
Rabat et Madrid entretiennent d’ailleurs une coopération efficace dans ce domaine. La lutte acharnée menée contre les réseaux de passeurs a permis en quelques années de réduire significativement le nombre de migrants qui traversent le Détroit de Gibraltar. En même temps, les  services des deux pays mènent la vie dure aux réseaux terroristes. Le dernier exemple en date est le démantèlement, le 21 juin dernier, d’une organisation qui opérait entre le Nord du Maroc et l’Espagne pour le recrutement de jihadistes en partance pour la Syrie.