Centrafrique :Craintes de violences religieuses

a2a82ee6f687e5fa54d2ce162a7abd2686307244De violents affrontements ont opposé les anciens rebelles Séléka à des groupes d’autodéfense de paysans, faisant une cinquantaine de morts. Loin d’être une première, ces affrontements entre les ex-rebelles musulmans et les paysans chrétiens menacent de tourner en violences religieuses.

Elles ont commencé avec l’attaque lundi dernier, dans la petite localité de Garga à environ 200 kilomètres au nord de Bangui, d’une base d’anciens rebelles Séléka par des paysans organisés en groupes d’autodéfense. Ces derniers entendent réagir à l’occupation forcée de leurs terres par les anciens rebelles qui accaparaient l’exploitation des ressources à leur profit.

Les ex-Séléka ont violemment réagi, obligeant la plupart des habitants de Garga à fuir leur localité pour se réfugier en brousse ou dans les localités voisines. Les combats ont duré jusqu’à  mercredi et des sources sécuritaires font état de près de 50 morts.

Début septembre, dans la région voisine de Bossangoa à une centaine de kilomètres au nord de Garga, des affrontements similaires entre paysans et ex-rebelles avaient fait 100 morts. La rébellion Séléka a porté au pouvoir Michel Djotodja qui conduit la transition dans le pays. Mais, on peut constater que la présence de  l’Etat , depuis six mois, est inexistante .La situation sécuritaire est chaotique depuis la prise de pouvoir en mars par la Séléka. Celle-ci demeure très présente et plusieurs figures de l’ancienne rébellion dispersées à travers le pays montent en puissance. S’appuyant sur quelques combattants, ils règnent en maîtres sur des populations traumatisées par les exactions et les pillages.

La MISCA (Mission internationale de soutien à la République Centrafricaine) ,sous conduite africaine,est chargée de désarmer les anciens rebelles, mais elle manque de moyens. Le président de transition tente de reprendre la main avec la nomination mercredi dernier de  12 commandants de régions militaires à la tête de contingents composés de 200 à 400 hommes des FACA (Forces armées centrafricaines), dans lesquelles sont intégrés d’anciens rebelles, pour sécuriser l’intérieur du pays.