Nigéria : Dommages collatéraux dans la lutte contre Boko Haram

L’OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, a indiqué mardi que les attaques du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigéria avaient conduit au déplacement de près de 650 000 personnes depuis mai 2013. Ces personnes, dont plusieurs femmes et enfants vivent dans un besoin urgent d’assistance humanitaire.

Près de 450 000 personnes ont été déplacées dans les Etats d’Adamawa, Borno et Yobe, placés en état d’urgence depuis mai 2013 et environ 210 000 personnes dans les régions voisines. Mai 2013 est en effet la période où l’armée nigériane a lancé une offensive toujours en cours dans cette partie du pays pour éradiquer la rébellion islamiste. Mais loin du succès attendu, cette opération a été source de nouvelles difficultés. Les attaques de Boko Haram se sont intensifiées, provoquant cette année, la mort de plus de 2 000 civils et la destruction de dizaines de villages. Les milliers de personnes qui ont fui le Nigéria ont trouvé refuge au Cameroun, au Tchad, au Niger, et sur une île inhabitée du lac Tchad où un millier de personnes aurait trouvé refuge, selon l’UNHCR (Agence pour les réfugiés des Nations unies).

Mardi, l’ONG Amnesty International (AI) a proféré de nouvelles accusations de « violations massives des droits de l’Homme » contre l’armée nigériane et les milices civiles qui la soutiennent dans sa lutte contre Boko Haram. Exécutions extrajudiciaires, arrestations arbitraires, tortures, disparitions, entre autres, ces accusations se basent sur des vidéos authentifiées et des témoignages recueillis par l’AI auprès des habitants de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigéria. Le ministre nigérian de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête.