Mali : situation sécuritaire précaire

La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le Nord-Mali avec la neutralisation par la force Barkhane d’un groupe armé de 12 djihadistes, alors que plusieurs villages ont été attaqués la semaine dernière par des miliciens Touaregs, à quelques jours seulement de la réunion d’urgence destinée à rétablir le dialogue entre les différentes parties au conflit.

D’après certains spécialistes, l’aggravation de la situation sécuritaire au Nord-Mali est en partie le fait du Groupe d’Autodéfense des Touaregs de l’Imghad et Alliés (GATIA) qui recours à la violence pour siéger dans le cercle des mouvements participant au dialogue d’Alger. Cette nouvelle recrudescence des hostilités intervient dans un contexte où les négociations avaient marqué quelques timides avancées, malgré le récent gel de la coopération entre la mission onusienne au Mali (Minusma) et le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).

Pour tenter de rétablir le dialogue entre les différentes parties au conflit et impulser une nouvelle dynamique au processus de paix inter-malien, une réunion d’urgence du Comité de Suivi et d’Evaluation (CSE) de l’Accord préliminaire d’Ouagadougou a été fixée pour jeudi et vendredi prochain à Alger.

Cette réunion, organisée à la demande du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Mongi Hamdi, se veut une nouvelle occasion pour essayer de relancer les pourparlers, notamment après la récente offensive des milices armées pro-Bamako contre les positions des groupes formant la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Ces derniers avaient notamment été visés par les troupes de la MINUSMA après des attaques directes contre les éléments de la mission onusienne au Mali.

Certains observateurs internationaux estiment qu’à chaque veille de négociation, le même scénario de violence se répète afin de pousser les médiateurs à inclure le GATIA. Seulement voilà, la tournure des évènements dans la région du nord du Mali ces dernières semaines présage un enlisement du processus de paix, qui risque de paralyser les négociations.