Nigéria : Malam Fatori ville fantôme après sa libération de Boko Haram

Libérée la semaine dernière par les armées tchadienne et nigérienne, la ville nigériane de Malam Fatori, dans le nord-est du pays, n’est plus qu’une ville fantôme, incendiée par les extrémistes de Boko Haram avant leur fuite.

Cette ville était considéré comme le plus grand fief de Boko Haram dans le nord du Nigéria et comme le principal lieu de repli des combattants après leurs défaites sur le front nord. Les armées tchadienne et nigérienne l’ont prise sans avoir tiré un coup de feu, suite à la désertion des islamistes ayant déserté les lieux bien avant leur entrée dans la ville avec des femmes prisonnières. Les paillotes du marché, auparavant centre névralgique de cette cité commerçante située à moins de quatre kilomètres du Niger, ont été entièrement pillées.

Cela n’a pas toutefois, empêché quelques accrochages. Les islamistes ont tendu mercredi, le lendemain de l’entrée des armées tchadienne et nigérienne dans Malam Fatori, une embuscade contre des soldats de la coalition qui ratissaient les alentours, à une dizaine de kilomètres de la ville. Selon les états-majors des deux armées, le bilan des combats serait de neufs Tchadiens, un Nigérien et 150 islamistes tués. Les soldats ont notamment récupéré des dizaines de kalachnikovs, dont certaines portent la mention « NA » pour Nigerian Army, des mitrailleuses de calibre 12.7 et des lance-roquettes.

Craignant que leur tactique de harcèlement n’ait poussé les islamistes à poser des mines partout dans la ville, les soldats de la coalition tchado-nigérienne ont installé leur campement à l’entrée de la ville où est également stationné un important dispositif comprenant entre autres, plusieurs chars avec des canons de 105 mm et de nombreux pick-up surmontés de mitrailleuses.

Pendant l’occupation de la ville par Boko Haram, la ville de Malam Fatori n’était occupée que par une poignée de d’invalides et quelques rares femmes et enfants. La quasi-totalité des quelque 30 000 habitants avaient fui la ville longtemps avant sa prise en novembre 2014 par le groupe islamiste.