Le lourd tribut du Mali à la fraude et à la mauvaise gestion

Amadou Ousmane Touré, le Vérificateur général du pays, a rendu cette semaine au président Ibrahim Boubacar Keïta les conclusions des rapports 2013 et 2014 selon lesquelles les fraudes et la mauvaise gestion ont fait perdre au pays plus de 264 millions de dollars US entre 2010 et 2013.

Ces conclusions sont le résultat de 34 vérifications conduites auprès des administrations publiques au sujet des exercices 2010-2013. Dans le détail, 139 millions de dollars US ont été perdus au titre du rapport annuel 2013 et 126 millions au titre du rapport annuel 2014. Pour le Vérificateur général, les raisons à cet état des lieux sont nombreuses et comptent notamment la non-application à dessein des textes législatifs et réglementaires, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives, des manipulations des offres par les commissions de dépouillement et d’évaluation dans la passation des marchés publics ou encore le non-reversement au Trésor Public de ressources collectées. Pour remédier à cette situation, Amadou Ousmane Touré a annoncé son intention de saisir dorénavant la Section des Comptes de la Cour suprême de toutes les fautes commises relativement à la législation budgétaire et financière. Bien que les sommes perdues soient dans certains cas « irrécouvrables », la vérification des entités publiques a permis depuis 2011 le versement de plus de 10 millions de dollars US au Trésor public « en plus des versements spontanément faits au cours des missions de vérification ».

Le poste de Vérificateur général du Mali a été instauré en 2003 pour examiner la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses publiques, ainsi que « la performance des structures publiques au regard des exigences d’économie, d’efficience et d’efficacité.