Mardi dans la soirée, le Premier ministre libyen reconnu par la communauté internationale, Abdallah Al-Theni, a annoncé sa démission lors d’une émission télévisée. Juste avant cette déclaration, nombre de téléspectateurs avaient sévèrement critiqué l’inefficacité de son gouvernement et certains étaient allés même jusqu’à soupçonner l’Exécutif de corruption.
Au cours d’un entretien sur « Libya Channel », le Premier ministre libyen, visiblement exténué par les critiques sur l’incapacité de son équipe à résoudre les problèmes dans l’est du pays, a réagi en annonçant son retrait : « les gens n’ont pas besoin de protester contre moi car je démissionne officiellement de mon poste », a-t-il déclaré avant de préciser qu’il soumettra sa décision « dimanche à la Chambre des représentants ». Et de poursuivre : « ils n’ont qu’à prendre un nouveau Premier ministre magicien pour résoudre tous leurs problèmes ». De son côté, Hatem Al-Arabi, son porte-parole, a toutefois indiqué M. Theni n’avait pas officiellement démissionné : « il a dit dans l’émission qu’il démissionnerait si la rue le réclamait. Une démission doit être remise par écrit à la Chambre des représentants qui peut l’accepter ou la rejeter », a-t-il fait savoir.
A titre de rappel, le gouvernement d’Abdellah Al-Theni siège à Al-Baïda, dans l’est de la Libye, depuis que Tripoli est tombé, au cours de l’été dernier, sous le contrôle de la coalition de milices, Fajr Libya. Celle-ci a mis en place une administration parallèle et rivale non reconnue au niveau international. Ce n’est pas la première que l’actuel Premier ministre libyen annonce sa démission. Il avait déjà fait de même en mars 2014, juste un mois après son accession à ce poste, se plaignant d’attaques contre sa famille. Mais, finalement, M. Theni avait fait machine arrière et était resté à la tête du gouvernement.