Soudan du sud : Les belligérants s’accusent pour la violation du cessez-le-feu

L’armée sud-soudanaise a réclamé mardi l’envoi d’observateurs internationaux pour surveiller l’application du cessez-le-feu en vigueur, alors qu’elle est accusée par le camp rebelle de continuer à mener de violents combats.

Les belligérants s’accusent mutuellement de ne pas respecter le cessez-le-feu, conclu en août pour mettre fin à la sanglante guerre civile qui ravage le jeune pays depuis vingt mois. A la demande des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a étudié vendredi la possibilité d’imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud, en réponse aux violations de l’accord de paix.

Cet accord, signé par le chef de la rébellion Riek Machar et le président Salva Kiir, prévoit une trêve dans les combats qui ont fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.

Le groupement est-africain de l’Igad – Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud -, qui a assuré la médiation des pourparlers de paix sud-soudanais, est censé contrôler sur le terrain le respect du cessez-le-feu entré en vigueur fin août.

Mais leurs observateurs manquent de moyens pour surveiller efficacement les forces rivales, éclatées entre de multiples groupuscules militaires. « Nous avons demandé à des observateurs américains ou des Nations unies de prêter main forte pour contrôler le cessez-le-feu et faire cesser les accusations » lancées par le camp rebelle, a déclaré le porte-parole de l’armée Philip Aguer.

La mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS) compte quelque 12.500 militaires et policiers, mais ces derniers sont disséminés dans un pays de la taille de l’Espagne et du Portugal réunis, dont de larges zones sont difficilement accessibles même pendant la saison sèche.

Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011 dans le sillage de la partition du Soudan, sous les auspices des Etats-Unis. La plus jeune nation du monde a replongé deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques, alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.