RDC : le bras droit de Joseph Kabila claque la porte du parti présidentiel

Le puissant gouverneur de la province congolaise du Katanga, Moïse Katumbi a annoncé officiellement mercredi sa démission du parti présidentiel, le PPRD, justifiant au passage son acte comme une mesure pour prendre distance vis-à-vis des décisions anticonstitutionnelles du chef d’Etat, Joseph Kabila.

En déposant sa démission du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), Moïse Katumbi s’est par la même occasion retiré de son poste de gouverneur de la province du Katanga. Dans une déclaration publique prononcée à Lubumbashi, il a dans la foulée appelé à la création d’un large mouvement autour des valeurs démocratiques et républicaines.
Pour Moïse Katumbi, cette démission a été une décision murement réfléchie qu’il a prise afin d’attirer l’attention sur son désengagement moral par rapport aux choix politiques de son ancien parti politique. Il a notamment pointé du doigt l’ambition que nourrit le président Joseph Kabila de se présenter pour un troisième mandat malgré une réticence de plus en plus forte à l’échelle nationale.

Moïse Katumbi a également dénoncé l’instrumentalisation de la Cour constitutionnelle par le chef d’Etat de la RDC. Pour ce responsable politique, doublé d’homme d’affaires aguerri, la démission du PPRD a été principalement motivée par son désir de « reprendre sa liberté d’action et de parole ».

De son côté, le PPRD a qualifié de « non-évènement » la démission de ses rangs de Moïse Katumbi. Le parti au pouvoir à Kinshasa a ainsi répondu avec fermeté aux accusations de l’ancien gouverneur du Katanga, qui a ouvertement critiqué le chef d’Etat Joseph Kabila en l’accusant de vouloir violer la constitution nationale en briguant un troisième mandat.

Perçu par les observateurs comme le principal adversaire du président congolais, Moïse Katumbi n’a toutefois pas encore annoncé officiellement son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles qui se tiendront en novembre 2016.