Boko Haram garde toute sa force de frappe

Les attaques du groupe terroriste Boko Haram ciblent de plus en plus les mosquées, lieu de grands rassemblements, comme ce qui s’est passé vendredi à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno dans le nord-est du Nigeria, où au moins 10 personnes ont été tuées et 11 autres blessées dans un attentat suicide.

L’attaque suicide a été menée à l’aube par un kamikaze qui s’est fait exploser dans une mosquée de Maiduguri, le fief historique du groupe terroriste, dont les attentats ont fait plus d’un millier de morts au Nigeria depuis mai dernier.

Muhammadu Buhari, le président nigérian, avait promis de faire de la lutte contre la secte islamiste sa priorité, mais les résultats se font attendre. Les observateurs imputent la faible réaction de l’armée nigériane, notamment à la corruption qui sévit dans ses rangs.

Parallèlement au Nigeria, Boko Haram a étendu ses agressions aux pays voisins du Lac Tchad, frontaliers du Nigeria. Le Nord du Cameroun, le Tchad et le Niger sont régulièrement touchés par des attentats sanglants. Mercredi, une nouvelle attaque dans l’Etat de Borno a fait 20 morts, et huit autres personnes ont été tuées dans un village de l’extrême-nord du Cameroun.

Boko Haram qui se nourrit du désespoir des jeunes dans le Nord du Nigeria défavorisé, a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes en l’espace de six ans. Le groupe islamiste qui se réclame de l’organisation terroriste de l’EI, s’est fait connaître au niveau international par ses attaques, ses attentats suicides et ses enlèvements massifs.

Le plus médiatisé a été celui de 276 lycéennes, kidnappées dans leur établissement le 14 avril 2014. Cet enlèvement avait provoqué une vague d’indignation internationale, suivie par un vaste mouvement de solidarité sur les réseaux sociaux.

Buhari avait, de son côté, fait la promesse de ramener les jeunes filles chez elles saines et sauves. Mais il semble que la chose soit plus facile à dire qu’à faire contre un groupe très mobile et dont les attaques ont fait fuir plus de 2 millions de personnes du nord du Nigeria.