Centrafrique : Samba-Panza veut des élections avant fin 2015

Après avoir été reportés à plusieurs reprises à cause de la situation d’insécurité ambiante en Centrafrique, le référendum constitutionnel et le 1er tour des élections présidentielle et législatives pourraient avoir lieu avant la fin de l’année en dépit de la recrudescence des violences.

Catherine Samba-Panza, la présidente par intérim, affirme presser le pas pour la tenue de cette première phase des consultations avant fin 2015. En faisant pression pour hâter les scrutins, Samba-Panza cherche à gagner de vitesse les parties qui cherchent à saboter les élections. Les opposants à des consultations se retrouvent dans les deux camps rivaux, parmi les anti-Balaka (milices majoritairement chrétiennes) aussi bien que dans les rangs de l’ex-rébellion à majorité musulmane, Séléka, affirme la présidente par intérim.

C’est ce qui explique le regain de violence dans la capitale Bangui au cours des dernières semaines, avec plus de 90 personnes tuées depuis la fin septembre. Samba-Panza regrette que la force multinationale, la Minusca et la force française Sangaris n’aient pas agi pour juguler les actes de violence contre les civils.

Cette recrudescence de la violence instrumentalisée par les deux camps ennemis, voire par certains politiques qui ont intérêt à faire traîner les élections, risque même d’avorter la prochaine visite du pape pape François en Centrafrique. Attendu à Bangui pour les 28 et 29 novembre, le pape a admis que cette visite pourrait ne pas avoir lieu à cause de l’insécurité croissante.

Une situation qui a poussé l’ANE (l’Agence nationale des élections) à établir un calendrier qui prévoit le référendum pour le 6 décembre, suivi du scrutin groupé (1er tour de la présidentielle et les législatives) le 13 décembre, et enfin un éventuel second tour le 24 janvier 2016.

La présidente par intérim compte sur ces scrutins pour rétablir la confiance entre les divers groupes opposés et faire tourner la page des terribles violences ethniques de 2013, qui ont fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de déplacés.