Burundi: Nkurunziza met en garde contre toute intervention militaire de l’UA

Le président burundais Pierre Nkurunziza a catégoriquement refusé mercredi l’envoi de forces militaires de l’Union Africaine (UA) dans son pays pour prévenir une guerre civile, une décision qui pourrait conduire selon lui à une confrontation directe entre les soldats de l’UA et les militaires burundais.

Après avoir précédemment rejeté la proposition d’intervention de l’UA en la qualifiant d’ingérence dans les affaires de l’Etat, le dirigeant burundais a haussé le ton mercredi, lors d’une conférence de presse tenue dans une ville du centre du pays. Pierre Nkurunziza, qui fait l’objet d’une importante contestation populaire, a avertit la communauté internationale que si une telle intervention militaire extérieure venait à se produire, cela conduirait à une riposte armée de la part du Burundi.

S’exprimant publiquement pour la première fois sur ce dossier, le chef d’Etat burundais a déclaré que toute intrusion extérieure serait violemment combattue. « Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes de l’UA viennent (…), elles auront attaqué le Burundi, et chaque citoyen devra se lever pour les combattre. Le pays sera attaqué et nous les combattrons », a-t-il affirmé en Kirundi, la langue nationale.

Cette violente mise en garde intervient quelques jours seulement après la tenue d’une importante réunion régionale en Ouganda, dans le but de mettre fin à la crise politico-militaire dans laquelle est plongé le Burundi depuis plus de neuf mois.

Pour les observateurs, la réaction de M. Nkurunziza suite à la décision d’envoyer des troupes de l’UA dans son pays ne présage rien de bon pour la suite des pourparlers de paix.

Censé reprendre le 6 janvier à Arusha en Tanzanie, le dialogue entre le gouvernement burundais d’un côté et les pays médiateurs de l’autre ne pourra certainement pas aboutir à un consensus qui satisferait les différentes parties au conflit. Une intervention de l’ONU serait dans ce cas de figure une option potentiellement envisageable afin d’éviter au Burundi de sombrer dans une guerre civile aux conséquences imprévisibles.