Burundi: l’ONU tente une médiation rapprochée

Une importante délégation des Nations Unies est attendue ce jeudi au Burundi pour tenter de convaincre le président Pierre Nkurunziza, qui s’accroche mordicus au pouvoir, d’entamer un dialogue avec l’opposition en exil afin de résoudre la crise politique et sécuritaire dans laquelle est plongée le pays depuis plusieurs mois consécutifs.

C’est d’ailleurs la seconde fois en moins d’un an qu’une mission du Conseil de sécurité des Nations Unies se rend à Bujumbura. Un déplacement qui n’a pas échappé aux observateurs dont les avis convergent de plus en plus sur une aggravation du conflit.

Cette délégation composée d’une trentaine de personnes sera reçue par le chef d’Etat burundais lors d’une réunion prévue vendredi. Une rencontre durant laquelle seront débattus plusieurs points cruciaux concernant la situation politique et sécuritaire inquiétante au Burundi et les possibles aboutissements d’un règlement du conflit.

La délégation onusienne tentera également de convaincre le chef d’Etat burundais du bien-fondé de l’intervention d’une mission militaire étrangère. Perçue au départ comme la pierre angulaire d’un règlement de la crise, l’idée de l’intervention d’un contingent militaire international avait créé un désordre au Burundi.

La situation s’est subitement aggravée lorsque l’Union Africaine a proposé d’envoyer ses troupes pour régler le conflit armé naissant entre les forces de l’ordre burundaises et les opposants au maintien de Pierre Nkurunziza au pouvoir.

Bujumbura avait violemment contesté une telle idée, prétextant que c’était une ingérence directe dans les affaires de l’Etat. Le pouvoir burundais avait par ailleurs menacé d’entrer en conflit direct avec n’importe quelle mission militaire étrangère si elle venait à fouler le sol du pays.

Or le département onusien des opérations de maintien de la paix ne voit pas de règlement à cette situation sans intervention militaire extérieure. Pour lui, si le pire venait à se produire, il faudrait envoyer des troupes au sol afin d’éviter une guerre civile aux conséquences imprévisibles.