Côte d’Ivoire: le procès de Laurent Gbagbo passionne le pays

L’ouverture tant attendue du procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a eu lieu jeudi à la Haye, un premier jugement durant lequel l’ancien chef d’Etat a plaidé non coupable pour les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’ivoire.
Laurent Gbagbo et son co-accusé, Charles Blé Goudé, ex-chef de milice, sont actuellement poursuivis pour leur rôle prépondérant dans le conflit post-électoral d’il y a cinq ans. Laurent  Gbagbo avait à l’époque refusé de céder le pouvoir à Alassane Ouattara malgré la victoire de ce dernier aux élections présidentielles.
De violentes confrontations avaient alors éclaté entre les Pro-Gbagbo et les Pro-Ouattara. En l’espace de cinq mois, près de 3000 morts avaient été dénombrés des deux côtés. Les conséquences économiques et sociales de ce conflit avaient été catastrophiques pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao et principal locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest.
Cinq ans après cette terrible insurrection, le président Laurent Gbagbo fait toujours autant parler de lui. L’ouverture de son procès devant la Cour Pénale Internationale (CPI), a en effet été fortement médiatisée et particulièrement en Côte d’Ivoire. Que ce soit du côté de ses sympathisants ou de ses détracteurs, chaque partie s’est laissée à commenter ce procès hors-normes.
M. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat poursuivi devant la CPI. Son procès pour crimes contre l’humanité, prévu pour durer entre trois et quatre ans, fera aussi office d’épreuve d’essai pour la Cour Internationale de la Haye. Une situation qui attise l’attention de nombreux observateurs, dont certains restent très critiques envers cette institution judiciaire internationale.
D’après eux, la CPI s’est spécialisée depuis son entrée en fonction en 2003, dans le jugement de dirigeants africains presque exclusivement, délaissant par conséquent les autres conflits internationaux où des dignitaires sont accusés de divers crimes graves.