Tunisie: le Pentagone dit avoir évité un attentat de grande ampleur

La déclaration du Pentagone affirmant que les Etats unis avaient évité de justesse un attentat de grande ampleur en Tunisie, ne peut être considérée comme une simple tentative de justification du bombardement américain, la semaine dernière, contre un camp d’entraînement de Daech en Libye.

La Tunisie n’a en effet cessé de tirer la sonnette d’alarme contre les groupes terroristes implantés en Libye voisine. A partir de leur base arrière, les jihadistes de l’organisation terroriste Etat islamique (EI) mènent des attaques meurtrières en Tunisie. Les plus sanglantes ont fait une soixantaine de morts en mars et juillet 2015, dont la plupart des victimes sont des touristes occidentaux.

D’ailleurs, parmi la cinquantaine de victimes du raid aérien américain contre le camp de l’EI à Sebratha (à l’ouest de Tripoli), figurait un certain Noureddine Chouchane. Celui-là même qui est soupçonné d’avoir participé activement aux attaques de 2015 en Tunisie contre le musée du Bardo en mars, et sur une plage de la ville balnéaire de Sousse en juillet.

Bien que le Pentagone ne dispose pas de preuves irréfutables sur les intentions des jihadistes, le porte-parole du département américain de la défense assure que « le type d’entraînement qu’ils menaient ainsi que la proximité avec la frontière tunisienne suggèrent qu’un forfait de plus grande envergure était en préparation ».

A Tunis, les autorités et les services de sécurité, armée comprise, suivent avec la plus grande appréhension la situation de non-Etat qui dure depuis plus de quatre ans en Libye. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la décision du président Béji Caïd Essebsi de prolonger d’un mois, à partir du 21 février, l’état d’urgence instauré dans le pays en novembre 2015.

Entre-temps, en Libye voisine, les atermoiements du parlement de Tobrouk (Est) à reconnaître le gouvernement formé par le premier ministre désigné Fayez Al-Sarraj, ajoutent à la confusion. Ce retard permet surtout à l’EI d’étendre davantage son emprise et d’accroître la menace non seulement sur la Tunisie, mais également sur les autres pays du Maghreb et du Sahel, voire du sud de l’Europe.