L’Afrique subsaharienne tente d’adopter un nouveau modèle économique

Dans un contexte économique particulièrement délicat, marqué notamment par les bas prix des matières premières, les Etats africains producteurs de pétrole et de minerais tentent de trouver de nouvelles sources de financements pour soutenir leurs croissances, des initiatives risquées qui pourraient avoir de lourdes conséquences économiques sur le long terme.

La stabilisation des prix pétroliers à des niveaux extrêmement bas et la baisse continue des prix des minerais sur les marchés internationaux ont eu pour conséquence de précipiter les Etats africains dépendant des matières premières dans une spirale financière dangereuse.

En effet, nombre de nombre de pays subsahariens ont commencé à emprunter à des taux d’intérêt fortement onéreux. D’autres ont puisé dans leurs bas de laine pour compenser leurs déficits.

La situation des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) est particulièrement éloquente à ce niveau. Les déficits enregistrés par les Etats de cette sous-région avoisinent les 8% de leur PIB en 2016.

Un constat qui risque d’ailleurs d’empirer si aucune solution n’est trouvée pour remédier à cette mauvaise passe  économique. Actuellement, ces pays se tournent vers les marchés internationaux pour financer leurs déficits.

Les prêts étatiques remboursés sur le long terme atteignent en moyenne un taux d’intérêts de 10%. Une marge de manœuvre très fine s’offre donc aux pays d’Afrique Subsaharienne pour sortir de cette crise.

Cette situation est d’autant plus inquiétante pour les années à venir du fait des prévisions alarmistes de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) qui craint une stagnation des bas prix pétroliers autour des 50 dollars pour les 10 prochaines années.

L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) prévoit en outre une baisse du taux de croissance dans les pays d’Afrique Subsaharienne. Après près de 5% de croissance en 2014, la région ne pourra finalement bénéficier que de 3.75% en 2015.