Le groupe baptisé Vengeurs du delta du Niger (NDA) a revendiqué, dans un communiqué publié sur le réseau social Twitter, une nouvelle attaque sur une installation du géant pétrolier américain Chevron.
Selon le service de presse de la société, les rebelles ont fait exploser une ligne de haute tension qui fournissait du courant électrique au terminal d’Escravos. Le groupe avait précédemment détruit le principal oléoduc d’Escravos. Dans sa revendication sur Twitter, le NDA souligne que sa dernière attaque n’a pas fait de victimes. Hier soir, les autorités locales n’avaient toujours pas confirmé cette attaque contre Chevron.
Depuis quelques semaines, le groupe des Vengeurs du Delta du Niger terrorise la région pétrolifère du Nigéria. Alors que les autorités l’accusent de commettre des attentats pour amener les compagnies pétrolières à partager les bénéfices avec lui, ce dernier affirme lutter pour l’arrêt de la production et du transit de pétrole dans le delta du Niger afin de réduire la pollution de l’environnement dans la région, et pour l’indépendance du delta du Niger, dont les 31 millions d’habitants vivent dans la misère alors que la production pétrolière, concentrée dans la région, rapporte 70% des recettes au budget de l’Etat.
Le NDA a mené plusieurs actions de sabotage ces dernières semaines contre les installations de Chevron, mais également contre le groupe anglo-néerlandais Shell, et l’italien ENI. Ces attaques ont provoqué, en plus d’un reflux des capitaux étrangers, une baisse de la production de brut du Nigéria, estimée selon les autorités du pays, à 1.4 million de barils par jour contre 2.2 millions précédemment, ce qui représente son plus bas niveau depuis 1990.
En réaction, le gouvernement nigérian a déployé des troupes supplémentaires dans la région pour traquer les activistes. Mais, à l’occasion d’une récente visite à Abuja, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a estimé que le président nigérian Muhammadu Buhari devrait aussi s’attaquer aux racines du conflit.