Libye: la fusion des deux institutions pétrolières rivales ne signifie par la fin du chaos

L’accord de fusion obtenu durant le week-end en Libye entre la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et sa rivale installée dans l’Est du pays, apporte un soutien inespéré au gouvernement d’union, sans toutefois présager une fin du chaos politique et sécuritaire à brève échéance.
Car, trois mois après sa prise de fonction, le gouvernement d’union nationale (GNA) est plus que jamais dans la tourmente. Le limogeage surprise de quatre des quelques 18 ministres qui  composent ce gouvernement censé rétablir l’ordre dans le pays, en est l’illustration.
Plus fragile que jamais, la nouvelle coalition politique libyenne fait face à un vent de révolte en son sein. Quatre de ces ministres ont en effet été limogés vendredi après avoir refusé d’assumer leurs fonctions.
Ces derniers sont tous originaires de l’Est du pays, où siège  d’ailleurs un gouvernement parallèle. Pure coïncidence ou entente convenue à l’avance pour déstabiliser le gouvernement d’union nationale, les quatre démissionnaires marquent un coup dur pour l’autorité de ce cabinet soutenu par la communauté internationale.
Alors que l’armée loyale à Tripoli est  actuellement en prise dans des combats d’une rare violence contre les combattants de la branche locale de l’Etat Islamique à Syrte, le nouveau gouvernement basé à Tripoli, doit faire face à des tensions en interne qui compromettent sa capacité à rétablir la paix dans le pays.
Cette situation est perçue par les observateurs internationaux comme un approfondissement de la fracture ente l’Est et l’Ouest de la Libye. D’après un communiqué du GNA, les quatre personnalités concernées par ce limogeage sont le ministre de la justice, Jouma Abdallah El Dressi, le ministre de l’Economie et de l’Industrie, Abdelmatloub Ahmad Abou Farwa, le ministre des Finances, Fakher Moftah Abou Farna et enfin le ministre de la Réconciliation Nationale, Abdeljawad Faraj Al Obeidi.
Le GNA reproche à ces quatre ministres de s’être absentés pour une période excédant les 30 jours. Ils ont par conséquent été considérés comme démissionnaires de leurs fonctions respectives au sein du GNA.