Côte d’Ivoire: le projet de nouvelle constitution sème la discorde au sein de la classe politique

Le projet de modification constitutionnelle, présenté en grande pompe par le président Alassane Ouattara n’est décidément pas du goût de tout le monde, plusieurs partis d’opposition ont en effet sommé le dirigeant ivoirien de retirer son projet qui pourrait à terme déboucher sur des dérives politiques néfastes à la nation.
Le texte en question, qui doit être soumis à referendum en septembre ou octobre prochains, est jugé comme étant « anti-démocratique, illégal et illégitime » par quelque 23 partis politiques ivoiriens. Une coalition d’opposition a même vu le jour afin de contester ce projet de modification constitutionnelle initié par le président Ouattara.
Une déclaration commune a ainsi été envoyée à la présidence pour faire part du refus catégorique des mouvements d’opposition de cette initiative. Les signataires ont notamment souligné le fait que ce projet « menace la paix et la stabilité » même du pays. Les partis d’opposition estiment que le moment est inopportun pour mettre en place une nouvelle constitution.
Parmi les nombreux points rejetés par l’opposition, l’article concernant la nomination d’un vice-président par le chef de l’Etat est celui qui a le plus fait parler de lui. D’après les mouvements de l’opposition signataires de la lettre, ce point en particulier donne les pleins droits au président pour élire son potentiel successeur.
Cette initiative est jugée anti-démocratique et risque de bloquer tous le processus politiques si le projet venait à être adopté. L’autre point jugé inacceptable par les mouvements d’opposition est la création d’un sénat dont le tiers serait nommé par le président. Des modifications qui vont à l’encontre même du modèle politique de répartition des pouvoirs.
Face au refus de l’opposition de ce projet de modification constitutionnelle, le parti au pouvoir est monté au créneau en affirmant son maintien. Le texte sera donc soumis au Conseil du gouvernement, puis au conseil des ministres avant d’être enfin débattu à l’Assemblée nationale.