Algérie: Bouteflika refuse d’endosser la responsabilité du désastre économique

Dans un message adressé mardi aux algériens à l’occasion du 54eme anniversaire de l’indépendance, le président Abdelaziz Bouteflika a catégoriquement nié sa responsabilité ainsi que celle de ses gouvernements successifs dans la crise économique que traverse actuellement l’Algérie et dont les conséquences font craindre l’éclatement de troubles sociaux.

Le discours du président algérien n’est pas passé inaperçu auprès des médias. Ces derniers estiment que Abdelaziz Bouteflika a en effet botté en touche en prétendant que la catastrophe économique que vit son pays n’est tout simplement pas due aux décisions de son gouvernement. D’après lui, l’Algérie est simplement victime de la mauvaise conjoncture et de la chute des prix pétroliers sur les marchés internationaux.

Esquivant habilement les nombreux dossiers sensibles, le chef d’Etat algérien a également essayé de faire porter le chapeau des maux qui frappent l’Algérie à plusieurs parties externes et notamment à la France, ancienne puissance coloniale.

Dans son long message, parsemé de rappels historiques, Abdelaziz Bouteflika a ainsi été particulièrement caustique à l’égard de la France, coupable d’après lui de massacres, de spoliations des terres et de tentatives d’éradication de la culture nationale.

Le président algérien a affirmé que son  nouveau gouvernement avait pris des mesures pour intégrer au domaine de l’Etat les biens coloniaux individuels et collectifs qui sont demeurés vacants depuis l’indépendance du pays. Une position franche qui s’inscrit comme une réponse directe au dernier litige juridique qui a opposé la France et l’Algérie.

Le groupe pétrolier français Total avait révélé durant le week-end avoir intenté une action en justice contre l’Algérie suite aux changements unilatéraux de la part du gouvernement algérien concernant des contrats sur la répartition des bénéfices pour les sociétés étrangères.

Le creusement du gap diplomatique entre la France et l’Algérie semble se confirmer au fil des semaines. Une situation qui reflète la fuite en avant du gouvernement algérien face aux mauvaises décisions prises pour renflouer les caisses de l’Etat.