Egypte: Un nouveau scandale de corruption pousse un ministre à la démission

Suite à l’éclatement d’une affaire de corruption qui secoue le gouvernement égyptien depuis quelques semaines, Khaled Hanafy, ministre de l’Approvisionnement a déposé sa démission jeudi, dans une démarche qui fragile la coalition gouvernementale.

Nommé il y a deux ans et demi à la tête du ministère de l’Approvisionnement, Khaled Hanafy dirigeait le principal organe étatique chargé de l’importation des denrées et ressources en Egypte. Le pays des pharaons  s’approvisionne régulièrement sur les marchés internationaux, tant pour les énergies fossiles que pour les denrées de premières nécessité tel que le blé.

L’Egypte caracole d’ailleurs en tête des plus grands importateurs mondiaux de céréales. Et c’est justement cette position de leader dans ce domaine qui a été à l’origine d’un nouveau scandale de corruption.

Une enquête indépendante a récemment révélé une affaire de gros sous qui avait permis à certains fournisseurs d’empocher d’importantes subventions étatiques en présentant du blé importé comme du blé domestique.

Le ministère de l’approvisionnement, chargé de diriger ce genre de transactions s’est révélé être un des principaux acteurs de ce détournement de fonds. Selon l’enquête, près de 55 millions de dollars auraient ainsi été détournés frauduleusement.

Cette affaire intervient à un moment difficile pour l’Egypte. Le pays fait en effet face à une conjoncture économique des plus sévères, ce qui a poussé le gouvernement à demander l’aide du FMI. L’institution de Bretton Woods a, d’ailleurs, confirmé la semaine passée l’octroi d’une aide financière en contre partie de l’application de mesures d’austérité drastiques. Une situation qui explique en partie l’éclatement de ce scandale.

Toutefois les ONG internationales estiment que cette affaire n’est pas la première du genre puisqu’en 2015, le président Abdel Fattah Al Sissi avait démis de ses fonctions le ministre de l’Agriculture à cause d’une affaire de pots de vin.

D’après eux, la corruption gangrène une grande partie de l’économie égyptienne. Le pays a d’ailleurs été classé cette année à la 88eme place des Etats les plus corrompus dans le monde d’après l’ONG Transparency International.