Gabon: Que cache la démissionne surprise du ministre de la Justice?

Alors que le pays retrouve lentement son climat d’avant crise, le ministre de la Justice Séraphin Moundounga a décidé lundi de raviver les tensions politiques en claquant la porte de son parti et en démissionnant de ses fonctions, une démarche qui lui permet de prendre ses distances du président réélu Ali Bongo Ondimba, toujours sous les feux croisés du candidat malheureux Jean Ping et des soutiens étrangers de ce dernier.

Après deux jours de violences post-électorales, le président gabonais Ali Bongo Ondimba et son rival Jean Ping se livrent à présent un bras de fer politique aux conséquences imprévisibles pour la stabilité du Gabon. Après diverses accusations dirigées contre le président, Jean Ping est passé en début de semaine à la vitesse supérieure.

Le rival d’Ali Bongo Ondimba aux présidentielles du 27 août, aurait réussi à convaincre le ministre de la Justice, également président du Parti Démocratique Gabonais (PDG) de quitter ses fonctions afin de le rejoindre. La démission de l’ancien proche du chef d’État gabonais a d’ailleurs été aussitôt suivie par un appel à ce que le recomptage des voix soit opéré « bureau de vote par bureau de vote et procès-verbal par procès-verbal ».

Cette demande avait été initialement formulée par Jean Ping lui-même suite à l’annonce de la victoire d’Ali Bongo aux élections présidentielles de la semaine passée. D’après les observateurs, cette défection a été savamment préparée puisqu’elle intervient à un moment où le calme reprenait le dessus sur le chaos sécuritaire qui sévissait dans le pays depuis l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba.

La démission de Séraphin Moundounga visait ainsi à provoquer une autre secousse politique pour déstabiliser le parti au pouvoir. Chose qui n’a pas eu lieu, puisque l’annonce du retrait du ministre de la Justice n’a été suivie d’aucune réaction du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ni de manifestation.