Algérie: La purge du clan présidentiel se poursuit

A la surprise générale, Amar Saadani, le chef du parti historique algérien le Front de Libération Nationale (FLN) a remis samedi sa démission, une décision qui soulève de nombreuses interrogations au vu du contexte politique trouble dans lequel elle est intervenue.

Alors que l’Algérie vit depuis quelques temps une période particulièrement délicate au niveau interne, le chef de l’ancien parti unique du temps de Houari Boumediène, a déposé samedi sa démission. Invoquant  « des raisons de santé », Amar Saadani n’a pas manqué de créer un débat sur les réelles motivations qui l’ont poussé à quitter la direction du FLN.

Réputé proche du clan présidentiel, le désormais ex-patron du FLN aurait selon plusieurs sources concordantes, été démis de ses fonctions suite à des propos tenus début octobre devant ses cadres dans la localité de Sidi Fredj. Amar Saadani aurait en effet lancé des pics à l’encontre des anciens officiers algériens de l’armée française, les qualifiant de « moudjahidine de la France ».

Lors de ce discours, Amar Saadani aurait également proféré des critiques contre le général Toufik, l’ex-patron des services secrets de l’armée, la Direction des Renseignements et de la Sécurité (DRS), accusé d’être derrière les troubles dans plusieurs wilayas du pays.

Si cette accusation est encore non vérifiable pour le moment, elle ne manque pas d’expliquer une partie des développements  de ces dernières semaines qui ont conduit Amar Saadani à démissionner de la direction du FLN.

Mais d’autres sorties auraient également contribué à bouleverser le cours de la carrière politique de Saadani. En particulier ses menaces de faire des révélations sur le soutien de l’Algérie au front Polisario. Des révélations qui, d’après l’ancien patron du FLN, pourraient faire descendre les algériens dans la rue.

Enfin, la démission surprise de Saadani rappelle les nombreux autres limogeages opérés depuis la maladie du président Bouteflika en 2013. Depuis, les différents clans se livrent à une guerre de succession sournoise.

En l’espace de moins de deux ans, plusieurs hauts cadres de l’administration algérienne ainsi que de nombreux militaires de premier rang ont été démis de leurs fonctions par le clan présidentiel. Les proches collaborateurs d’Abdelaziz Bouteflika ont en effet entrepris un grand ménage. Après donc ce nouveau simulacre de démission, les observateurs s’attendent à voir de nouvelles têtes tomber.