Egypte: Le tout sécuritaire n’arrive pas à endiguer une violence devenue chronique

Malgré les moyens sécuritaires énormes mis en place par le gouvernement Al Sissi pour mettre un terme à l’insécurité chronique dans le pays, force est de constater que la réalité sur le terrain ne fait qu’empirer, plusieurs régions du pays  continuant de vivre au rythme des attentats contre l’armée et la police.
Le dernier exemple en date remonte à samedi dernier, journée noire pour le pouvoir égyptien qui a perdu l’un des meilleurs éléments de l’armée. Le général Ragaei, un haut gradé de l’armée égyptienne engagé dans les opérations anti-djihadistes dans le Nord du Sinaï, a été assassiné samedi dans la banlieue d’Oubour au Caire. Le Premier ministre égyptien Chérif Ismail a vivement dénoncé cet assassinat, qui embarrasse le pouvoir égyptien, particulièrement dans le contexte actuel.
Largement dépassé par les événements tragiques qui ont régulièrement lieu dans plusieurs régions du pays, le gouvernement tente malgré tout d’endiguer cette vague d’attentats terroristes qui perdure depuis plus de trois ans. Des mesures sécuritaires draconiennes ont été adoptées par l’exécutif égyptien. Au niveau judiciaire, la législation a connu un resserrement pour tout ce qui a trait à la sécurité et au terrorisme.
Les observateurs estiment que le gouvernement et les groupes djihadistes se sont enlisés dans une surenchère inextricable dans la radicalisation de leurs positions. Aux attaques dirigées contre l’armée et la police, le gouvernement répond par davantage de répression.
Ainsi, l’ancien président islamiste élu Mohamed Morsi, qui a été renversé par un coup d’État du général Al Sissi en 2013, a été condamné définitivement, la semaine passée, à purger une peine de 20 ans de prison ferme. Une condamnation dont la presse locale s’est empressée de faire les gros titres, et qui illustre le contexte actuel dans lequel évolue l’Egypte.
En l’espace de trois années, le  gouvernement dirigé par le président Abdelfattah Al Sissi a procédé à la condamnation de plusieurs milliers d’opposants dans des jugements massifs et expéditifs. Une situation qui a soulevé un tollé international notamment auprès des ONG.