La CPI envisage-t-elle de se réformer après les désistements africains ?

En moins de deux semaines, le Burundi, l’Afrique du Sud puis la Gambie ont annoncé successivement leurs décisions de se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI), des retraits qui ont poussé le tribunal international à appeler au dialogue afin d’endiguer l’hémorragie.

C’est un revers historique pour la CPI. Après plus de 13 ans de fonctionnement, la haute juridiction de la Haye s’est vu infliger en l’espace de quelques jours trois désistements de pays africains. Invoquant une justice à deux vitesses, ces derniers se sont insurgés contre le tropisme africain de la CPI.

La cour internationale a en effet ouvert jusqu’à ce jour huit procédures d’enquêtes internationales, toutes en Afrique et toutes à l’encontre de personnes physiques africaines. Ces procédures d’enquêtes qui ont pour la plupart abouti à des jugements, ont concerné l’Ouganda, la RDC, la RCA, le Soudan, le Kenya, la Libye, le Mali et la Côte d’Ivoire.

Les observateurs avaient d’ailleurs attiré l’attention par le passé à propos de cette focalisation de la CPI sur le continent. Les dernières décisions du Burundi, de l’Afrique du Sud et enfin de la Gambie ont eu l’effet d’électrochoc, puisque plusieurs juges et avocats au sein de la Cour ayant mesuré le danger de ces désistements sur la crédibilité du tribunal international, ont appelé à stopper cette hémorragie.

L’objectif est d’éviter que d’autres pays africains  qui sont dans le collimateur de la CPI ne  claquent la porte de la Cour internationale. Il s’agit notamment de l’Ouganda, de la Namibie, de la Tanzanie et du Kenya. Pour les observateurs, la CPI est appelée à se réformer ou du moins ne plus concentrer ses enquêtes criminelles sur les pays africains alors même que dans plusieurs autres régions de la planète des crimes contre l’Humanité et des crimes de guerre ont lieu constamment.