Union Africaine: Le sommet des changements

Le prochain sommet de l’Union Africaine (UA) qui se tient les 30 et 31 janvier prochains à Addis-Abeba, promet d’être crucial à plus d’un titre, non seulement pour l’organisation panafricaine elle-même, mais aussi pour les Etats qui la composent.

Une série de sujets brûlants seront débattus au cours de cette réunion. En premier, il s’agit du remplacement de la sud-africaine Nkosazana Dlamini, présidente de la Commission de l’UA, l’exécutif de l’organisation panafricaine. Cinq figures sont en lice pour briguer ce poste-clé.

Trois font figure de favoris. Il s’agit notamment du diplomate intellectuel sénégalais Abdoulaye Bathily, du tchadien Moussa Faki Mahamat et de la kényane Amina Mohamed Jibril. Le choix du futur président de la Commission de l’UA est en soi un défi. Chaque prétendant à ce poste est représentatif d’une grande région du continent africain.

Par conséquent, les pays appartenant à chaque sous-région auront tendance à élire le candidat qui leur est le plus proche. Une situation révélatrice d’une certaine division entre les différentes composantes de l’UA.

Lors de ce sommet, il sera également question de la passation tournante des pays membres. Le président tchadien Idriss Déby Itno passera le flambeau de la présidence de l’UA à son homologue guinéen Alpha Condé. Un sujet qui n’attire pas l’attention des médias, mais qui reste néanmoins tout aussi important que les autres.

Le dernier dossier, et non des moindres, est la réintégration du Maroc au sein de l’UA. Après plus de 32 d’absence, le Royaume a entamé la procédure d’adhésion à l’organisation. A cet effet, le Roi Mohammed VI serait attendu à ce sommet.

Pour Rabat, l’adhésion à l’UA constitue le début du processus visant à exclure de l’organisation panafricaine, la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), un Etat théorique proclamé par le mouvement Polisario avec le  soutien de l’Algérie, mais qui n’est pas reconnu par l’ONU.

Le retour du Maroc est aussi l’expression de la volonté d’une majorité de 28 Etats membres de l’UA, qui avaient adressé, en août 2016, une motion dans ce sens à la Commission de l’UA.