Libye: Le rapatriement de migrants nigériens n’est que le début d’une vaste opération

Près de 200 migrants clandestins ont été rapatriés mardi par les autorités libyenne vers le Niger, une opération qui a été menée en coordination avec l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et qui n’est que le début d’une campagne de retours massifs.

Cette vague de rapatriements est, en effet, la première d’une série d’opérations du même genre. Les autorités libyennes, en coordination avec le gouvernement nigérien et l’OIM comptent rapatrier un total de 900 migrants illégaux dans les semaines à venir.

Cette initiative intervient après la multiplication des entraves pour fermer l’accès à l’Europe face aux migrants clandestins. L’Union Européenne (UE) et l’Italie ont débloqué plusieurs millions d’euros pour essayer d’enrayer la vague de migrants qui partent à l’assaut de la forteresse Europe, essentiellement à partir des côtes libyennes vers le sud de L’Italie.

Profitant de l’anarchie sécuritaire qui sévit actuellement en Libye, les migrants en provenance des pays subsahariens pour la plupart, se lancent à la conquête de  « l’Eldorado » européen. A ce titre, la Libye est devenue l’un des couloirs migratoires les plus utilisés par les candidats à l’immigration clandestine pour traverser la méditerranée.

Les migrants nigériens rapatriés mardi étaient détenus dans des centres de rétention à Tripoli. Plusieurs ONG internationales avaient dénoncé ces détentions arbitraires et les conditions difficiles dans lesquelles les migrants étaient retenus.

Selon plusieurs rapports d’ONG humanitaires, les centres de  détention libyens ne respecteraient aucune norme internationale en la matière. Des maltraitances, tortures, voire meurtres ont à plusieurs reprises été rapportés par des migrants clandestins ayant transité par ces centres.

Les organismes de défense des droits de l’Homme ont également critiqué les dernières mesures de rapatriement engagées par les autorités libyennes. La Libye n’est toutefois pas le seul pays maghrébin à avoir procédé à des rapatriements massifs.

L’Algérie avait également pris des mesures similaires il y a quelques semaines contre les migrants. Les autorités algériennes avaient organisé des convois à destination du Mali et du Niger lors desquels plusieurs migrants clandestins ont perdu la vie.