Après son retour à l’UA, le Maroc revoit sa carte diplomatique africaine

Dans le sillage de la visite du roi Mohammed VI cette semaine en Zambie, une vingtaine d’accords de coopération ont été signés entre les deux pays, dans une démarche qui illustre la volonté du Maroc de consolider sa position dans le Continent, en l’étendant à l’Afrique Australe.

La visite du souverain marocain en Zambie intervient après un périple au Soudan du Sud et au Ghana, intervenu lui-même après le retour du Maroc à l’Union africaine, fin janvier. Mais le déplacement à Lusaka revêt un caractère stratégique.

Avec l’Afrique du Sud et l’Algérie, la Zambie représente en effet l’un des derniers pays en Afrique qui reconnaissent le mouvement indépendantiste Polisario. Ce dernier, avec le soutien de l’Algérie, revendique le territoire du Sahara, dans le sud du Maroc.

Aussi, le Roi Mohammed VI, accompagné d’une forte délégation d’officiels et de chefs d’entreprises marocaines, a choisi d’aller à l’assaut de l’Afrique Australe à partir de Lusaka. Si la multiplication des partenariats Sud-Sud solidaires demeure en tête de l’agenda africain du roi, ce dernier cherche aussi à convaincre les dirigeants de ce pays de changer de position sur le dossier du Sahara Occidental.

La Zambie n’est pas le seul pays ciblé par l’offensive diplomatique marocaine. Le roi du Maroc avait visité plusieurs pays du Continent en 2016. En octobre dernier, suite à une visite de Mohammed VI à Dar Es Salam, le gouvernement du président John Magufuli avait annoncé le retrait de sa reconnaissance à la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).

Il s’agit d’une entité autoproclamée par le Polisario et l’Algérie, mais non reconnue par l’ONU, ni par aucune grande capitale dans le monde. Et si pour l’heure, la position de la Zambie est toujours pro-Polisario, en raison de l’influence de l’Afrique du Sud dans toute la région de l’Afrique Australe, les observateurs n’écartent pas un changement qui pourrait intervenir à moyen terme.