Retrait de la CPI: Pourquoi l’Afrique du Sud fait marche arrière

Le gouvernement sud-africain a annoncé en milieu de semaine avoir décidé de retirer sa demande dans laquelle il comptait se rétracter du statut de Rome, une décision qui a été applaudie par la communauté internationale mais qui a néanmoins créé des tensions au sein de la sphère politico-judiciaire en Afrique du Sud.

En octobre dernier, le gouvernement de Jacob Zuma avait envoyé un courrier à l’ONU pour officialiser son retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI), dont il dénonce le parti-pris anti-africain. Cette décision avait dès lors crée une confusion au sein de la classe politique sud Africaine. La justice avait en outre décidé de faire appel de cette décision.

En février dernier, elle a rendu son verdict: « la décision de se retirer de la CPI est inconstitutionnelle ». Cette annonce avait directement invalidé la décision prise en octobre 2016 par le gouvernement de Jacob Zuma. Mardi, la justice sud-africaine a officialisé cette rétraction.

Cette situation quelque peu ambiguë a particulièrement attiré l’attention de l’opinion publique qui y voit un exemple type des profondes tensions qui subsistent dans les milieux politiques et judiciaires du pays. Le gouvernement de Jacob Zuma est en effet sous le feu des critiques depuis  plusieurs mois.

Le président Jacob Zuma fait d’ailleurs personnellement face à une fronde populaire du fait de son implication dans des affaires de détournements de fonds publics. D’après les observateurs, la décision du  gouvernement de retirer l’Afrique du Sud du traité de Rome était principalement destinée à baliser le terrain au cas où Zuma venait à être visé par un mandat d’arrêt international.

Ses ennuis avec la justice avaient fait sortir des centaines de milliers de personnes dans la rue pour demander sa destitution. Afin de se protéger au cas où un incident se produirait, Jacob Zuma avait donc décidé de retirer son pays de la CPI.

Plusieurs pays africains ont également adopté cette démarche, ce fut notamment le cas du Ghana et de la Gambie de Yahya Jammeh. Toutefois, comme en Afrique du Sud, le nouveau président gambien, Adama Barro après son élection en janvier, a décidé de ne pas se retirer du pacte de Rome.