Maroc: Un gouvernement de coalition après six mois de suspens

Un nouvel exécutif, formé d’une coalition de six partis politiques a vu le jour mercredi, avec une équipe appelée à se pencher d’urgence sur les dossiers sensibles du chômage et de l’éducation après plus de cinq mois de vacance de gouvernement.

Dirigé par le Chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani, cette nouvelle équipe comprend 38  ministres et secrétaires d’Etat. Un chiffre égal à celui de l’ancien gouvernement qui était dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane. Toutefois, à l’inverse de l’ancien exécutif qui ne comptait qu’une seule femme, la nouvelle coalition gouvernementale comprend 9 femmes.

Après près de six mois de blocage politique, dû notamment à l’échec de l’islamiste Benkirane de constituer une majorité, le Roi Mohammed VI a finalement nommé un nouveau gouvernement. Le nouvel exécutif dirigé par Saad Eddine El Othmani, un dirigeant du même parti de Benkirane (Parti Justice et Développement -PJD), a néanmoins dû faire de lourdes concessions pour former son cabinet.

Bien qu’il soit arrivé en tête des dernières élections législatives avec 125 sièges sur les 395 au Parlement, le PJD n’a obtenu aucun poste stratégique dans ce nouveau gouvernement. C’est le parti libéral Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui s’accapare la majeure partie des postes de responsabilité.

Le parti réputé proche du palais a été la clé de voûte des négociations avec le PJD. C’est donc sans grande surprise qu’il obtient les portefeuilles ministériels les plus importants. Aziz Akhanouch, le dirigeant du RNI reste donc aux commandes du super ministère de l’agriculture, au même titre que Moulay Hafid Elalamy qui conserve son portefeuille de l’Industrie et du Commerce.

Des technocrates ont également été crédités de certains postes clés. C’est notamment le cas de Nasser Bourita qui a remplacé Salaheddine Mezouar à la tête du ministère des Affaires Etrangères. La formation de ce nouvel exécutif confirme donc la position de faiblesse actuelle du PJD. Les islamistes n’ont en effet pas pu imposer leurs choix face à la résistance des autres partis de la coalition menés par le RNI.