Amplification de la piraterie au large de l’Afrique de l’Ouest

Avec le Golfe de Guinée qui est devenue la route maritime la plus dangereuse de la planète, le thème de la piraterie au large de l’Afrique de l’Ouest aura une importance particulière lors du sommet relatif à la Sécurité qui se tient en cette fin de semaine à Paris.

Avec plus de 40 attaques pour les neuf premiers mois de l’année en cours selon l’IMB (Bureau Maritime International), le Golfe de Guinée a supplanté le Golfe d’Aden à la première des routes maritimes les plus dangereuses du monde. La piraterie devient donc la seconde menace émergente en Afrique après la montée de l’islam radical dans le Sahel. La plupart des pirates viennent du delta du Niger, au Nigéria, où la piraterie a commencé et devenue le foyer depuis des décennies de nombreuses rebellions.

Aujourd’hui, les pirates sévissent le long des côtes du Gabon au sud, au large de la Côte d’Ivoire au nord du Golfe. Le phénomène inquiète particulièrement les Occidentaux  et les Américains, dont 30% des besoins pétroliers proviennent de la région. Malgré  l’ampleur du problème, aucune mesure concrète n’est prise. Les navires qui croisent dans ces eaux se contentent d’embarquer des gardes armés. Mais plus qu’un manque de matériel, les pays de la région manquent  de coordination entre eux pour une lutte réellement efficace.

La situation dans le Golfe de Guinée tend vers celle qui a longtemps été celle du Golfe d’Aden. Les pirates somaliens y semaient la terreur avant que l’Union européenne, les Etats-Unis ou encore la Chine ne déploient une immense armada pour endiguer ce fléau. Ce déploiement a été un succès puisque seuls dix raids ont été recensés cette année dans le Golfe d’Aden contre soixante-dix en 2012.