Les autorités locales et les Nations unies estiment à 15.000 le nombre de personnes sinistrées après les fortes intempéries qui se sont abattues dans le sud-est du Niger au début du mois de novembre. Les craintes de famines se précisent de plus en plus.
Dans un bulletin publié cette semaine à Niamey, l’OCHA, le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, annonce avoir recensé à fin novembre un total de 2.123 ménages sinistrés. Ils sont répartis dans une vingtaine de villages dans la région de Diffa, voisine du Nigéria et du Tchad. Les craintes de voir cette situation déboucher sur une famine sont réelles. Les eaux ont endommagé les routes entre le Niger et le Nigéria et détruit des champs de cultures.
Le commerce ainsi paralysé, certains produits importés du Nigéria ont vu leurs prix bondir de 30%. L’ONU évalue les besoins des sinistrés à près de 445 tonnes de céréales, 1.328 abris d’urgence et 25 puits d’eau potable. Les autorités nigériennes ont essayé de parer au plus urgent en distribuant environ 94 tonnes des vivres, et des ONG internationales ont fait quelques dons, en particulier des tentes. Mais ces efforts, très insuffisants, n’empêcheront pas la situation de s’aggraver. Le niveau des eaux est de 14 cm au-dessus du seuil d’alerte.
La région de Diffa accueille un nombre considérable de réfugiés, jusque-là plus de 37.000 personnes, qui ont fui les affrontements depuis mai entre l’armée et le groupe djihadiste Boko Haram dans le nord du Nigéria. Les habitants de cette région ont déjà été frappés, l’année dernière, par une grave pénurie alimentaire suite à une période de sécheresse et une précédente crue de la Komadougou Yobé.