Les troupes françaises ont commencé dimanche leur déploiement en Centrafrique dans le cadre d’une opération baptisée Sangaris qui se veut différente de l’opération Serval du Mali.
Environ 1 600 soldats français ont été déployés dimanche, en milieu de journée dans le pays. Ils patrouillent déjà dans l’ensemble de la capitale où ils sont essentiellement concentrés, mais des unités ont également été déployées dans l’ouest du pays. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé « que de gré ou de force, le désarmement des milices devrait commencer lundi »i.
Cette mission s’annonce particulièrement délicate tant l’arrivée des militaires français rend la situation encore plus tendue. Un premier incident près de l’aéroport avait fait, jeudi dernier, quatre morts dans les rangs de l’ex-Séléka.Dimanche, toujours près de l’aéroport, selon des témoins, une patrouille française a dû répliquer à des tirs qui la ciblaient.
Près de 400 personnes ont été tuées dans les violences au cours de ces trois derniers jours à Bangui et attribuées aux anciens rebelles Séléka et aux milices villageoises et chrétiennes.
Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le calme est revenu à Bangui, en partie grâce à la présence française. Mais le succès à long terme de cette opération est loin d’être garanti. François Hollande a d’ores et déjà annoncé que la France ne mobilisera pas plus de 1 600 soldats en Centrafrique et que leur mission dans le pays sera des plus brèves. Or, des décennies de présidences chaotiques ont privé le pays de toute organisation que ce soit sur le plan militaro-sécuritaire, politique et du développement.et l’aggravation des luttes ethniques et confessionnelles Le Centrafrique se retrouve ainsi privé de toute base élémentaire pour une reconstruction rapide.